Bonjour Patrice, tu viens de réaliser un tout nouveau type de stand up paddle race, comment est né ce projet ?

Ce projet a démarré à l’issue d’un stage avec plusieurs membres du Lacanau Paddle Race, en novembre dernier, à l’Ocean Paddle Camp de Crozon-Morgat. Connaissant mes affinités avec ces « joyeux drilles », Amaury Dormet, m’y avait invité.
C’est là que j’ai fait plus ample connaissance avec Nico de la Fuente. C’est un paddler passionné qui investit beaucoup dans son matériel. Pendant ces quelques jours de stage, il s’est révélé incollable sur tous les modèles de SUP Race, totalement passionné par les essais et le développement du matériel, avec beaucoup de connaissances de toutes les marques et modèles que l’on peut trouver en France et ailleurs.

Quelques jours après ce stage, il me lançait le défi de lui shaper un SUP Race14’ pour un programme Flatwater, avec une largeur de 21.5” à la flottaison et, malgré ces cotes, suffisamment stable pour son gabarit de 90 kg et sa taille de 1,68 m.
Il était clair pour moi que ça ne pouvait pas fonctionner sur mon modèle ARROW HEAD, dont la largeur de 21.5” peut convenir, éventuellement, aux paddlers jusqu’à 65/70 kg, grand maximum.


Comment as-tu conçu le shape ?

Je connais François Rougier depuis quelques années, il est membre du club OCEAN à Ouistreham, Architecte Naval et Professeur d’Ingénierie Mécanique à Caen.
L’automne dernier, il m’avait proposé quelques idées de designs de SUP Race dont l’un était inspiré de celui des kayaks de descente, avec une carène bien ronde, un pin-tail et surtout ces typiques ailettes latérales à l’arrière, dont le rôle est de permettre un appui sur l’eau en cas de gîte trop importante afin d’éviter le chavirage. Inutile de préciser que je pensais que personne ne pourrait tenir debout sur un tel engin !
Mais je m’en suis inspiré pour le design de la SQUID, avec plusieurs modifications pour en augmenter la surface mouillée et la stabilité, avec une carène beaucoup plus plate et un tail carré.
Après plusieurs semaines, différentes versions de dessins, vérifications et calculs de François, nous nous sommes finalement mis d’accord avec Nico, mi-février, sur la version que j’allais lui shaper.

Et au niveau de la fabrication, c'est plus compliqué ?

La fabrication de la SQUID n’est finalement pas vraiment plus compliquée, juste beaucoup plus longue que celle de mon modèle ARROW HEAD. En particulier pour la stratification et le ponçage du pont creusé, beaucoup plus longs et délicats et qui ont nécessité un travail à quatre mains ! J’ai également dû réaliser deux tubes latéraux pour l’évacuation de l’eau : ce n’est pas quelque chose de plaisant ni que j’affectionne particulièrement, mais quand il le faut !…





Qu’en est-il des performances ?

La période de confinement n’a pas permis à Nico de véritablement tester sa SQUID. Une quinzaine de minutes, juste avant la nuit, sur un plan d’eau légèrement choppy et venté.
Ses premières impressions concernent la très bonne stabilité latérale, l’excellente maniabilité dans les virages, la bonne position et le confort de ses pieds sur la planche et une vitesse mesurée à presque 9km/h en Up Wind, sur quelques mètres.
Maintenant, il attend impatiemment la fin du confinement pour la tester dans toutes les conditions et longues distances.



Cette planche sera-t-elle testable et disponible à la commande ?

Bien sûr, il est possible de m’en commander une dès à présent. Mais avant de lancer les exemplaires suivants, j’aimerais quand même avoir un peu plus de retour de Nico : au moins deux ou trois sorties, et l’avis de quelques-uns de ses potes d’entraînement à Lacanau, qui sont déjà le plus souvent équipés d’ARROW HEAD, afin comparer et valider le design, et surtout savoir s’il faut envisager des modifications et lesquelles.




Hello Patrice, You just made a completely new design of a stand up paddle race you have named the “SQUID”. How did this project come about?

This project started last November after I spend a weekend at the Ocean Paddle Camp in Crozon-Morgat, with several members of the Lacanau Paddle Race club. Knowing my close ties with this "happy team", Amaury Dormet, the facilitator of the camp invited me there to be with them.

This is where I got to know Nico de la Fuente better. He is a passionate paddler who invests a lot in his equipment. During those few days of training, he proved to be unbeatable on all SUP Race models, totally passionate about testing and developing equipment, with a lot of knowledge of all the brands and models that can be found in France and elsewhere.

A few days after this camp, he challenged me to shape him with a SUP Race14’ for a Flatwater program, with a width of 21.5”at the waterline and, despite these dimensions, stable enough for his weight of 90 kg and his height of 1.68 m.

It was clear to me that we had to design another type of board because it would not be possible on my ARROW HEAD design, whose width of 21.5 ” which is suitable, for paddlers up to 65/70 kg, maximum.



How did you design the shape?

I have known François Rougier for a few years, he is a member of the Ocean Club in Ouistreham, and he is a Naval Architect and Professor of Mechanical Engineering in Caen.

Last autumn, he offered me some ideas for SUP Race designs, one of which was inspired by rapid descent kayaks, which have a well-rounded hull, a pin-tail and the side fins at the rear. Whose role is to provide support on the water when turning on a sharp inclination in order to avoid capsizing? Needless to say, I thought no one could stand up on such a thing!

But I was inspired to design the “SQUID”, with several modifications to increase its wet surface and stability, with a much flatter hull and a square tail.

After several weeks, different versions of François' drawings, verifications and calculations, we finally agreed with Nico, in mid-February, on the version I was going to shape for him.


And in terms of construction, is it more difficult?

The construction of the SQUID is really not much more complicated, just takes longer than that of my ARROW HEAD model. In particular for the stratification and the sanding of the hollowed bridge, much longer and delicate, which required a work with four hands! I also had to make two side tubes for water drainage: it is not something pleasant or that I particularly like, but when it is necessary!






Qu’en est-il des performances ?

What about performance?

The confinement period has not allowed Nico to truly test his SQUID. Only about fifteen minutes, just before dark, on a slightly choppy and windy body of water.
His first impressions are that is has very good lateral stability, excellent maneuverability in turns, good positioning and comfort of his feet on the board and a speed measured at almost 9km / h in Up Wind, over a few meters.
Now, he is impatiently awaiting the end of confinement to test it in all conditions and long distances.





Will this board be available for testing and to order?

Of course, it is possible to order one now. But before making any more, I would still like to have a little more feedback from Nico: at least two or three more tests in variable conditions. As well I am keen for some feedback from his Lacanau training buddies. Many of who already paddle on the ARROW HEAD, in order to compare and validate the design, and above all to know if modifications should be considered and which ones